« J'ai découvert, Madame, votre oeuvre chez des amis, une danseuse que “ j'imagine ” en rose et blanc, personnage que je redécouvre dans cette exposition où dans certaines toiles, se marient la danse et la peinture.

Mais ce qui me frappe et m'émeut est en fait d'un autre d'ordre. Chaque toile me semble un chemin lumineux que nous sommes invités à parcourir à l'instar des personnages ébauchés qui, déjà, l'empruntent. Entre deux haies d'arbres, fûts imposants ou protecteurs, colonnes romanes ou gothiques, est tracé le parcours qui mène vers un point précis et en même temps jamais défini, situé au même endroit dans chacune des oeuvres ( ou presque ); le secret, l'intime est au bout du chemin, dans cette tâche blanche esquissée, au pied de la montagne drômoise; le chemin devient rigole ou torrent desséché, inondé de lumière et d'eau vive. C'est ce “ là-bas ” que désigne le mouvement de la toile qui me ravit. C'est cet espace où le travail pictural sur la couleur me parait le plus moderne et le plus émouvant. En somme, une invitation au voyage, dans la grâce et la simplicité - quel que soit le temps - à travers un espace tendrement coloré, se révélant au regard qui est conquis. »

Jean Louis Ravistre